Pas d’interdiction symbolique, mais moins de prévention
Pas d'interdiction de vendre de l'alcool la nuit mais une réduction des fonds dédiés à la prévention et aucune restriction publicitaire - telles sont les décisions principales de la Commission économique du Conseil des États (CER-E) quant à la loi sur l'alcool. Le CSAJ, en tant qu’association faîtière de plus de 60 organisations de jeunesse, est soulagé que l'interdiction - nuisible à la jeunesse - de vendre de l'alcool la nuit n’ait pas été acceptée par la Commission. En effet, les jeunes veulent faire leurs propres expériences, avec ou sans interdiction. Malheureusement, la Commission a également réduit les fonds dédiés à la prévention. Ce sont cependant ces moyens financiers qui sont les plus effiaces pour permettre aux jeunes de consommer de l'alcool avec modération et de manière responsable.
La Commission de l’économie du Conseil des États (CER-E) est contre l'interdiction de vendre de l'alcool la nuit (par 17 voix contre 4 et 3 abstentions) - contrairement au Conseil fédéral et au Conseil des Etats. Le Conseil Suisse des Activités de Jeunesse (CSAJ) salue cette décision. En effet, les jeunes veulent vivre leurs propres expériences, également avec l'alcool et l'ivresse. Ce n'est pas une interdiction qui les en empêchera. L'interdiction aurait uniquement fait des jeunes des boucs émissaires et aurait été absurde : l'alcool doit certes être produit en quantités astronomiques à bas prix et être vendu comme un produit cool, comme la CER-E l'a décidé, mais il ne faut surtout pas qu'un jeune veuille boire la nuit et qu'en plus de cela il boive trop. Cette stratégie ne peut fonctionner.
Afin d'agir efficacement contre la consommation excessive et dangereuse d'alcool, il faut apprendre aux jeunes à être responsable en ce qui concerne l'alcool (renforcer la conscience du risque). Cela est possible grâce aux programmes de prévention et de promotion de la santé. Le CSAJ le fait lui-même avec ses propres projets (www.tu-bois-quoi.ch, www.voila.ch).
Paradoxalement, le CER-E réduit les fonds consacrés à de tels projets. À cause de la décision de gérer les rendements, la prévention perd de 80 à 130 millions de CHF. Le seul petit espoir - une goutte dans l'océan - est la légère augmentation de la taxe sur les spiritueux qui passe de 29 à 32 CHF par litre d'éthanol. C'est bien car il a été prouvé que les mesures de hausse des prix aident, sur tout pour les "alcools forts" à réduire la consommation de l'ensemble de la population et notamment celle des jeunes.
"L’interdiction de vente la nuit catégorise les jeunes comme groupe à problèmes", critique Andreas Tschöpe, secrétaire général du CSAJ. "Nous sommes ravis que cette politique symbolique punissant uniquement les jeunes ait été annulée." Elle reflète cependant la tendance actuelle : la Commission de la santé au conseil national (CSSS) menace de décider jeudi, de facturer aux jeunes qui sont acceptés à l'hôpital pour cause d'intoxication par l'alcool les frais de traitement, en les sortant du catalogue de l’assurance maladie de base.
Contact :
Emilie Graff, Cheffe du domaine politique, membre de la direction du CSAJ; 031/326 29 36